mercredi, janvier 24, 2007

070124 CALCUL MENTAL

Lu dans LE FIGARO du jour

un article de Marie-Estelle PECH.
Publié le 24 janvier 2007

Le calcul mental conseillé dès la maternelle.

Constatant le faible niveau dans les collèges et lycées, les auteurs du rapport insistent sur la précocité de l'apprentissage du calcul.
Constatant le faible niveau dans les collèges et lycées, les auteurs du rapport insistent sur la précocité de l'apprentissage du calcul.

Après la lecture et la grammaire, Gilles de Robien s'attaque aux mathématiques.

LE MINISTRE de l'Éducation nationale, Gilles de Robien, l'a assuré hier : il va mettre en place pour 2007 un apprentissage des quatre opérations dès la maternelle, et introduire quinze à vingt minutes de calcul mental par jour.
Cette réforme sera officialisée en février par une circulaire. Le ministre s'appuiera sur un rapport de spécialistes de l'Académie des sciences sur l'enseignement du calcul, qui lui a été remis hier. Le texte défend la nécessité d'introduire simultanément les quatre opérations dès le début du primaire et si possible dès l'école maternelle. Pour l'un des rédacteurs, Jean-Pierre Demailly, si le ministre suivait les recommandations des spécialistes, il faudrait cependant « former massivement les maîtres » à ces nouvelles directives, car « cela fait trois ou quatre décennies que le calcul est mal enseigné ».
Les spécialistes s'appuient sur le constat qu'à l'issue du collège et du lycée, les élèves possèdent une « insuffisante maîtrise du calcul, dont les fondements se mettent en place à l'école primaire ». Pour l'Académie, l'enseignement du calcul doit commencer par la pratique simultanée de la numération et des opérations élémentaires. Les ex­perts plaident pour une introduction « aussi précoce que possible d'une certaine pratique des quatre opérations ».
«Mise en place d'automatismes»
Des expérimentations scolaires récentes montreraient en effet que cela est possible dès la grande section de l'école maternelle pour les très petits nombres. « Nul n'ignore que le problème du partage des bonbons se pose dès l'école maternelle et constitue un apprentissage de la division ! », assurent-ils. « Les liens entre géométrie et calcul doivent aussi être introduits très tôt dans l'enseignement élémentaire », soutient le document qui recommande aussi « une bonne maîtrise de la règle de trois en fin de primaire ».
Les auteurs ne dénigrent pas la calculette « qui fait aujourd'hui partie du quotidien ». « Néanmoins son usage ne saurait en aucun cas se substituer à l'apprentissage du calcul. » Et ils recommandent de faire manipuler précocement des objets au parfum bien nostalgiques comme les cubes, les bouliers et autres boîtes de masses « qui développent utilement la compréhension des nombres et des calculs ». Les scientifiques estiment par ailleurs indispensables et complémentaires les différentes pratiques de calcul : mental, posé, approché, exact et instrumenté. Enfin, ils proposent d'enseigner le calcul en « contact étroit » avec les autres matières. Le rapport insiste sur la nécessaire « mise en place d'automatismes » dans le domaine du calcul, mais aussi sur le besoin de maintenir constamment ces calculs en liaison avec la résolution de « problèmes concrets ».
Autant d'appréciations qui laissent de marbre les syndicats d'enseignants. « On enseigne déjà le calcul mental et les quatre opérations en primaire », assure ainsi Luc Berille, secrétaire général du SE-Unsa, qui dénonce « un faux procès supplémentaire » contre les enseignants, après les débats soulevés par les réformes de l'enseignement de la lecture et de la grammaire.

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